Bilan moral: Génocide, histoire et mémoire

 

 

Les raisons du procès de Nuremberg

Deux questions principales se posent : c'est aux vainqueurs de juger les vaincus, ou faut-il laisser à ces der­niers la tâche de se faire justice eux-mêmes ?

Si ces hommes sont les premiers chefs de guerre d'une nation battue, à être poursuivis au nom de la loi, ce sont aussi les premiers à qui l'occasion soit offerte de défendre leur vie au nom de la loi. Vraiment, le statut de cette Cour, qui leur permet de se défendre, est aussi leur seul espoir. [...]

Bien qu'en fait l'opinion publique ait déjà condamné leurs actions, nous convenons qu'ils doivent ici être pré­sumés innocents et nous acceptons la charge de prouver le caractère criminel de leurs actes et la responsabilité de chacun dans la perpétration de ces actes. [...] Nous les accusons pour leur conduite préméditée et calculée, répréhensible sur le plan moral aussi bien que juridique. [...] Ce n'est pas d'avoir cédé à des faiblesses humaines que nous les accusons, c'est leur conduite anormale et inhumaine qui les a conduits au banc des accusés.[...]

Malheureusement la nature des crimes est telle que, et l'accusation et le jugement seront imposés par les nations victorieuses à leur ennemi vaincu. Le caractère mondial des actes d'agression commis par ces hommes n'a laissé que quelques pays réellement neutres. Ou bien les vainqueurs doivent juger les vaincus, ou bien nous devrons laisser aux vaincus le soin de prononcer leur pro­pre jugement. Après la Première Guerre mondiale, nous avons appris combien il était futile de se fier à cette seconde solution.

Extraits de la déclaration d'ouverture du procès de Nuremberg par le Procureur Général américain Robert H.Jackson, le 21 novembre 1945

 

 

 

La définition des quatre chefs d'accusation

Le Tribunal créé [...] aura qualité pour juger et châtier des personnes qui, (...) soit à titre individuel, soit à titre de membres d'organisations, ont commis l'un des crimes suivants :

Conjuration : visant à la conquête du pouvoir absolu. [...]

Crimes contre la Paix : notamment avoir ourdi, préparé, engagé ou conduit une guerre d'agression. [...]

Crimes de Guerre : notamment toute violation des lois et coutumes de la guerre : [...] le meurtre, le mauvais traitement ou la déportation, [...] de prisonniers de guerre, le meurtre d'otages, le pillage, la destruction volontaire et sans utilité de villes ou villages [...].

Crimes contre l'Humanité : notamment le meurtre, l'extermination, l'asservissement, la déportation et autres actes inhumains commis aux dépens de toute population civile avant ou pendant la guerre ; les persécutions pour des motifs politiques, sociaux ou religieux.

 

 

 

Les peines prononcées
Sont condamnés à mort :
   Goering (second d'Hitler, chef de la Luftwaffe),
von Ribbentrop (ministre des Affaires étrangères),
Kaltenbrunner (chef des services secrets)
Rosenberg (ministre des Territoires de l'Est),
Frank (gouverneur général de Pologne),
Frick (ministre de l’intérieur),
Sauckel (chef du travail forcé),
Seyss-Inquart (commissaire du Reich pour les Pays-Bas),
Streicher (directeur de l’hebdomadaire antisémite Der Stùrmer),
Keitel (chef d'état-major),
Jodl (chef des opérations) ;
Bormann (chef de la Chancellerie), en fuite, est condamné par contumace.
À la prison : prison à vie pour Hess (chef de la Chancellerie jusqu'en 1941, meurt en prison en 1987), et six autres diri­geants nazis (20 à 10 ans de prison).
Sont acquittés : Schacht (ministre de l'Économie),
von Papen dernier chancelier avant Hitler).
 
 

Le silence de la déportation juive en 1945

       « Au sortir de l'Occupation, [... ] la division des Français, les réticences de beau­coup d'entre eux à admettre les responsabilités du gouvernement de Vichy ont conduit de nombreux responsables à minimiser, voire à gommer tout ce qui pourrait aggraver ces divisions et contrarier leur désir de faire oublier ces frac­tures, notamment en ce qui concerne les persécutions et la déportation des Juifs. [... ] Une de mes sœurs a été déportée à Ravensbriick pour faits de résis­tance. Dès son retour, elle a été invitée dans diverses instances, comme bien d'autres résistants, à parler de la résistance et de la déportation, mais ce ne fut jamais le cas pour ma sœur aînée également déportée à Auschwitz, ni pour moi. Nous n'étions que des victimes, non des héros : peu importe ce que nous avions vécu. D'ailleurs on ne manquait pas de nous le rappeler brutalement, même dans les associations d'anciens déportés résistants.

       À leur retour, à la différence des anciens résistants, la plupart des survivants juifs étaient très jeunes, beaucoup n'avaient plus de famille, pas de relations, pas d'argent ni de métier. Ils avaient tout à construire, repartant souvent de zéro. La priorité était de se retrouver soi-même pour pouvoir survivre. Les uns ont préféré rompre tout lien avec leurs anciens camarades, enfouir au fond d'eux-mêmes tous les souvenirs. Les autres, les plus nombreux, ont conservé des liens très solides avec leurs camarades de déportation, ne serait-ce que pour pouvoir parler entre eux du camp, sans avoir à craindre l'incompréhension ou l'indiffé­rence. »

 Simone Veil. « Réflexions d'un témoin », Annales ESC. n°3, mai-juin 1993.

 

Le négationnisme

Suite à une polémique avec Robert Faurisson, Le Monde a été condamné par la justice à publier ses thèses.

         "Conclusions (de trente ans de recherches) des auteurs révisionnistes :

I. Les "chambres à gaz" hitlériennes n'ont jamais existé. ;

 2. Le "génocide" (ou la "tentative de génocide") des Juifs n'a  jamais eu lieu; en clair, jamais Hitler n'a donné l'ordre {ni admis) que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion.

3. Les prétendues "chambres à gaz" et le prétendu "génocide" sont un seul et même mensonge.

 4. Ce mensonge, qui est d'origine essentiellement sioniste,  une gigantesque escroquerie politico-financière dont l’Ëtat d'Israël est le principal bénéficiaire.

 5. Les principales victimes de ce mensonge et de cette escroquerie sont le peuple allemand et le peuple palestinien.

 6. La force colossale des moyens d'information officiels a, jusqu'ici, assuré le succès du mensonge et censuré la liberté d'ex- pression de ceux qui dénonçaient ce mensonge.

7. Les partisans du mensonge savent maintenant que leur mensonge vit ses dernières années; ils déforment le sens et la nature des recherches révisionnistes; ils nomment "résurgence au nazisme" ou "falsification de l'histoire" ce qui n'est qu'un juste retour au souci de la vérité historique. »

 R.Faurisson,« Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d’Auschwitz »Le Monde, 16 janvier 1979.

 

L'association des fils et filles de déportés juifs de France

 

       L'association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF) s'est créée en 1979 pour soutenir l'action de Béate et Serge Klarsfeld qui visait à mettre fin à l'impunité des principaux responsables allemands et français de la déportation des Juifs de France, à publier des ouvrages relatant très précisément ce que fut le sort des juifs en France de 19-*0 à 19-44. à défendre la mémoire des victimes juives, à lutter contre l'antisémitisme et à soutenir l'existence et la sécurité de l'État d'Israël, refuge des survivants et des per­sécutés et garant de la sécurité des Juifs dans le monde. [...] C'est en 1971 qu'ils ont retrouvé Klaus Barbie en Amérique du Sud. [...]

       En 1981. les FFDJF ont organisé le premier pèlerinage en avion en une seule journée à Auschwitz. En avril 1992. ils ont organisé le « Train de la Mémoire «, qui a conduit à Auschwitz. par le même itinéraire que les déportés, un millier de participants pour commémorer le 50e anniversaire du  début des déportations des

 

        Juifs de France. Les FFDJF participent à toutes les cérémonies commémoratives de la Déportation ; ils sont actifs dans la lutte contre les falsificateurs de l'histoire et les négateurs de l'holocauste dans les tribunaux ainsi qu'à l'aide d'importantes publications.

 
 

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